ILLUSTRATRICE INDÉPENDANTE

OLIVIA HADORN.

VEVEY / SUISSE

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Diplômée de la HEAD Genève et spécialisée en études muséales, Olivia allie expertise culturelle, communication et enseignement des arts visuels. Son regard critique et sa sensibilité pour les images nourrissent ses dessins poétiques, minimalistes et naïfs, inspirés de ses expériences et rencontres.

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Crédits photos : Aurélien Haslebacher 

Comment as-tu atterri dans le design/art ? Parle-moi brièvement de ton parcours.

Depuis toujours, le dessin fait partie de ma vie. Enfant, je transportais partout une grande caisse rouge remplie de matériel de dessin et de bricolage, qui me permettait de créer sans cesse des sculptures et des objets. C’est sûrement cette caisse qui m’a poussée à étudier les arts visuels.

Durant le gymnase, j’ai travaillé comme assistante scénographe dans un théâtre, explorant le volume et l’espace. Puis, j’ai intégré la HEAD – Genève en sculpture, mais j’aspirais à quelque chose de plus concret. C’est pourquoi j’ai rejoint en deuxième année une nouvelle section, appelée alors Appropriation, créée sous l’impulsion de jeunes artistes, comme Didier Rittener. C’est lui qui m’a encouragée à me recentrer sur le dessin.

Pendant longtemps, je ne me suis pas identifiée comme artiste. Je me voyais plutôt du côté de la conception des expositions et dans l’accompagnement des artistes. J’ai d’ailleurs travaillé dans un musée, dans une galerie et dans deux maisons de vente aux enchères, tout en continuant à dessiner rien que pour moi.

C’est Instagram qui a changé mon rapport à mon travail. Publier mes dessins est devenu une manière naturelle de partager mon univers, comme une vitrine de mon quotidien. Le contact immédiat avec mon public m’a permis d’assumer pleinement ma démarche artistique. Puis ma participation à PictoBello en 2023 a été un véritable tournant pour moi. Dessiner en direct et en public, sur de si grandes affiches a donné une nouvelle dimension à mon travail, validant mon envie de me consacrer pleinement à l’illustration. Aujourd’hui, je revendique cette identité artistique avec enthousiasme.

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Quelles étaient tes principales inspirations artistiques quand tu étais enfant ?

Je puise mon inspiration dans les petites choses du quotidien et dans le monde de l’art. Je fréquente assidûment les musées et m’imprègne de nombreuses œuvres, notamment de peintures. J’ai toujours été fascinée par une peinture à l’esthétique naïve, où les formes sont simplifiées mais très expressives. J’admire particulièrement Cy Twonbly, David Hockney, Thomas Houseago et Juan Miró, ainsi que les dessins de presse d’Andy Warhol, avec son trait spontané et fluide à l’encre. (Je constate avec horreur qu’il n’y a pas de femmes de cette liste !).

Dans l’illustration, Quentin Blake a été une référence majeure. J’ai recopié d’innombrables fois ses dessins dans les livres de Roald Dahl, captivée par son trait vif et instinctif. Ce style spontané et faussement naïf me parle particulièrement.

Ce qui me touche profondément, c’est la capacité d’un ou d’une artiste à capturer une émotion ou un mouvement en épurant les formes au maximum. Ce minimalisme expressif, où chaque détail, chaque ligne semble saisir l’essence d’un geste ou d’une sensation, est ce qui me parle le plus dans mon propre travail.

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Tu es indépendante, mais si j’ai bien compris, tu exerces aussi une autre activité en parallèle ?

En parallèle de mon travail artistique, j’exerce deux professions : l’enseignement des arts visuels et la coordination du Service Éducation aux Médias de la RTS. Dans mon travail d’enseignante, j’apprends beaucoup de la spontanéité et de la simplification des traits des enfants, alors que dans mon activité à la RTS, j’apprécie les réflexions que nous portons sur les images et sur les informations qu’elles véhiculent. Ce sont de vraies sources d’inspiration pour mon travail artistique.

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Peux-tu nous parler de ta routine matinale et des supports que tu utilises au quotidien pour ton travail ?

Le dessin est profondément ancré dans mon quotidien, et je l’intègre à de nombreux moments, sans véritable routine fixe. Il m’est difficile de m’asseoir à une table en me disant « c’est le moment de dessiner ». J’ai toujours un carnet avec moi, même en vacances, et depuis que j’utilise l’application Procreate sur tablette, mon approche du dessin a évolué. Cette flexibilité me permet d’oser davantage, d’effacer, d’expérimenter sans crainte, ce qui me donne une plus grande spontanéité et fluidité dans mon travail. J’alterne donc entre carnets et tablette, toujours à portée de main, prête à saisir l’instant. Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » moment pour dessiner. Ça peut être dans le train, entre deux tâches, ou pour capturer un souvenir, comme d’autres prendraient une photo. Je travaille aussi beaucoup à partir de mes propres clichés, qui me replongent dans des moments passés.

Même lorsque je suis en réunion pour mes autres emplois, j’ai un carnet où je griffonne les visages des personnes en face de moi. Ce processus me permet de fixer les moments, comme une mémoire visuelle. Aussi, je ne dessine jamais dans le silence : il y a toujours un podcast, une histoire, un fond musical ou des conversations autour de moi. D’ailleurs, en regardant mes dessins, je peux instantanément me rappeler ce que j’écoutais ou faisais à ce moment-là, même si souvent cela n’a aucun lien avec le sujet du dessin.

J’ai tenté d’installer un atelier chez moi, mais ça ne me correspondait pas. J’ai besoin d’être dans le mouvement, d’être dans la cuisine, dans le salon, ou même dehors. Mon espace de création ne peut pas être figé. Ce qui compte, c’est d’avoir mon carnet ou ma tablette à portée de main, prête à capter l’instant dès qu’il se présente.

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Quelles sont tes inspirations qui t'aident dans ton travail de tous les jours ?

Comme je le disais, mes principales sources d’inspirations sont le quotidien (une anecdote, une rencontre, un bouquet de fleurs, un livre un repas partagé, etc.) et les nombreuses expositions que je vais voir. Je peux même parcourir de longues distances juste pour voir une exposition précise d’un artiste que j’apprécie. Une exposition qui m’a particulièrement marquée est celle de Jean Jullien à Bruxelles, que j’ai vue en 2023. Je connaissais surtout son travail d’illustrateur, mais dans cette exposition-ci, j’ai découvert différentes dimensions. J’en suis ressortie transformée car j’ai compris que l’illustration avait une place dans les musées. Cela continue d’influencer ma réflexion aujourd’hui.   

Quels sont les sujets que tu aimes le plus explorer dans ton travail ?

Pour moi, ce sont les moments simples et les détails du quotidien qui, bien que souvent considérés comme insignifiants, portent ont une grande valeur à mes yeux.  Je trouve de l'inspiration dans les gestes discrets, les rencontres inattendues, et les silences partagés. Ces instants, souvent éphémères, ont une beauté sincère et une émotion brute qui me touchent profondément. C'est dans ces petites choses que je trouve une vraie forme de richesse.

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As-tu un projet de rêve ? Un(e) artiste, une marque avec qui tu souhaiterais collaborer ?

Tous les soirs, je regarde l’émission « Quotidien » à la télévision. J’apprécie particulièrement la chronique culturelle d’Ambre Chalumeau. C’est une femme que je suis depuis longtemps et que je trouve incroyable. J’ai souvent pensé que nous pourrions imaginer ensemble de nouvelles façons de raconter des expositions, des films ou des livres. Il y a un aspect de mon parcours dont nous n’avons pas encore parlé. J’ai travaillé plusieurs années dans une agence de communication dans laquelle j’ai appris à vulgariser des propos complexes. En tant qu’illustratrice, j’adore utiliser cette aptitude pour accompagner des séances de travail et réaliser des dessins qui en résument l’essence. Je crée un résumé dessiné que les gens peuvent emporter avec eux. J’aimerais bien réaliser ces synthèses dessinées avec Ambre Chalumeau. Ce serait une façon de continuer de rendre la culture plus accessible.

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De quel projet es-tu le plus fière ? Et pourquoi ?

En plus des illustrations que je réalise pour moi, je travaille beaucoup sur mandats. À chaque fois c'est un nouveau défi, un challenge à relever, car il faut vraiment comprendre les attentes et les enjeux des clients. Chaque mandat représente une nouvelle occasion de m’adapter et je suis assez fière de cela.

Si je dois citer un projet personnel dont je suis fière, je pense à la fresque que j’ai réalisée pour le festival PictoBello, car c’est après cette exposition que je me suis réellement lancée et que j’ai décidé de consacrer une partie de mon temps à mon travail artistique. Le projet n’était pas simple : remplir une immense surface de plus de 3 mètres de long, en direct et aux yeux de toutes et tous. Habituellement, je dessine dans mon coin, et là tout à coup, c'était devant un public. Le format était compliqué à gérer, surtout à cause de la hauteur des panneaux, et le fait de dessiner face à la fresque, au lieu d’avoir des supports posés sur une table, m’a beaucoup déstabilisée. Mais au final, c’est une expérience très formatrice.

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Un remède contre la feuille blanche ou le blocage créatif ?

J'ai plusieurs méthodes que j'enseigne aussi à mes élèves. La principale est de ne jamais partir d'une feuille blanche, mais de toujours s’appuyer sur quelque chose de concret. Personnellement, je commence souvent par une photo, ou un fragment de souvenir. J’utilise beaucoup le principe de calque, physiques ou numériques sur Procreate, qui me permettent de superposer et d’explorer différentes pistes. Donc je ne commence jamais vraiment de zéro

Ces calques t’ont-ils aidée dans la réalisation de la vitrine pour Berney & Associés ?

Exactement ! C’est un bon exemple en 3 dimensions pour illustrer ce principe de calque. En décembre 2023, Berney & Associés m'ont donné carte blanche pour occuper leur vitrine extérieure, avec comme seule indication de réaliser un calendrier de l’Avent qui mettrait en avant les commerçants partenaires. J'ai donc commencé par créer un dessin global, une sorte de visuel principal, que j'ai réalisé sur une grande feuille. Ensuite, je l'ai redessiné en version numérique, pour pouvoir retravailler les éléments plus précisément et les adapter au format.

Une fois le dessin digitalisé, j'ai réfléchi en termes de calques, afin de mieux organiser les différentes parties de l'illustration car il fallait penser à la profondeur de la vitrine. Après cela, chaque section a été imprimée séparément, puis découpée à la main pour créer un effet de collage. C’était un processus assez minutieux, mais j’ai vraiment aimé l’idée de jouer sur la superposition et la découpe pour donner vie à chaque partie du calendrier.

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Ce que j'adore, c'est accompagner des sessions de direction, puis créer un dessin qui en résume l’essence, quelque chose que les gens peuvent emporter avec eux, une synthèse visuelle de tout ce qui a été dit.

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Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite devenir illustrateur/trice ?

Je pense que le principal conseil que je donnerais, c'est vraiment de croire en ce que l'on fait et de persévérer. Il faut continuer à travailler, et surtout dessiner ! Ce qui est certain, c’est que le dessin, c'est un travail quotidien. Il faut y croire, y aller, recommencer, réessayer. C’est un processus d’apprentissage constant. Petit à petit, on affine son trait, on découvre ce que l'on aime, ce qu’on aime moins. C’est ce processus qui me semble très important. Je me demande souvent ce que cela veut dire « bien dessiner ». Je crois que cela signifie surtout que l’on a trouvé sa patte, son identité.

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Comment parviens-tu à entretenir cette envie de créer ?

Comme je l’ai expliqué, j’ai besoin d’être nourrie par mille autres choses pour pouvoir dessiner. Je considère donc que c’est une chance d’avoir un emploi fixe et du temps à côté pour dessiner. Parce que j’ai tout le temps envie de dessiner ! Le soir, je rentre chez moi et je passe facilement deux heures à dessiner pour moi ou pour mes clients. Je pense d’ailleurs que si l’illustration était mon activité principale et que si mes revenus dépendaient uniquement de mes dessins, peut-être que je perdrais un peu de cet élan créatif.

Je me suis parfois demandé si, un jour, si mon travail rencontrait un grand succès, je changerais d’avis. Mais, au fond, je ne suis pas sûre. J’aime aussi l’idée que le dessin reste, pour moi, un hobby. Un espace où je peux me détacher de toute contrainte et juste profiter du processus créatif. C'est ce qui le rend spécial à mes yeux.

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Est-ce que tu te sens parfois limité par l'idée qu'il faut absolument créer quelque chose qui ressemble à la réalité, surtout face à la peur de la page blanche ?

Oui, pour moi savoir « bien » dessiner, c’est surtout savoir trouver son style. Mais cela demande de l’entraînement. C’est probablement la même chose en musique, on apprend des bases et ensuite on peut jouer avec ces bases, se les approprier.

C’est d’ailleurs pour cela que j’ai toujours détesté le dessin académique, parce que mes dessins ne ressemblent jamais totalement à la réalité. Ils sont une interprétation.

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Crédits photos : 579 Production

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Où peut-on te suivre et consulter tes travaux ?

Mon compte Instagram est sans doute la plateforme qui fonctionne le mieux pour moi actuellement. C’est un espace où je peux partager mes créations de manière instantanée. J’aime l’interaction immédiate et directe que cette application offre avec les gens. Grâce à son format visuel et son côté interactif, je peux exposer mon travail de façon spontanée, ce qui me correspond parfaitement. Instagram est également un excellent moyen de découvrir d'autres artistes, d’échanger des idées et d’élargir ma communauté, ce qui est véritablement enrichissant !

Fondue ou Raclette ?

Team raclette !!

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