ILLUSTRATRICE INDÉPENDANTE

VAMILLE.

FRIBOURG / SUISSE

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Vamille est une autrice et illustratrice de Fribourg. Depuis son enfance, elle exprime sa passion pour raconter des histoires à travers le dessin. Elle a publié plusieurs albums jeunesse et bandes dessinées, et a créé un manga lors d'une résidence à Tokyo, intitulé "Uogokoro areba mizugoko - L'histoire de Sakana Kid".

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Comment as-tu atterri dans le design/art ? Parle-moi brièvement de ton parcours.

 À la fin de l’école obligatoire, j’ai fait une année préparatoire artistique, mais malheureusement, je n’ai été accepté dans aucune école d’art. J’ai donc fait un apprentissage de gestionnaire du commerce de détail en maroquinerie et articles de voyage. Donc très éloigné du monde artistique ... Mais après les 3 ans d’apprentissage, j’ai voulu me réorienter, car je sentais que c’était vraiment l’art et le dessin qui m’intéressait le plus.

J’ai donc fait une maturité professionnelle artistique, car ce papier était nécessaire pour accéder aux hautes écoles d’art. Et c’est après cette année de maturité, que je suis entrée à la HEAD-Genève. Et j’étais en option "Communication visuelle option images & récits" qui ont été renommés il y a 2 ans "Illustrations et bande dessinée". 

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Est-ce toujours quelque chose que tu as voulu faire ?

Oui, il est évident que j'ai été attiré par le dessin dès mon plus jeune âge.

Quelles étaient tes principales inspirations artistiques quand tu étais enfant ?

Dans mon enfance, je me souviens que mes parents m’avaient offert un abonnement où tous les mois, je recevais un album illustré. Et j'ai le souvenir que j’étais particulièrement attiré par les grandes illustrations en double page. Et en ce qui concerne les bandes dessinées, mon père possédait une riche collection de classiques tels qu'Astérix et Obélix. Je me revois en prenant ces livres, les feuilletant sans les lire, car c'était véritablement le dessin qui m'attirait et j’imaginais les dialogues dans ma tête. Pourtant, ce n'était pas vraiment quelque chose que je m'imaginais faire plus tard. Les thématiques et les personnages ne me touchaient pas vraiment et je ne me sentais pas vraiment représentée dans ces BD. C'est bien plus tard que j'ai découvert des BD qui me correspondaient plus. 

Vers l'âge de 12-13 ans, j'appartiens à une génération qui a connu l'essor du manga en Europe avec des titres comme Akira et Dragon Ball, et une deuxième vague avec beaucoup plus de diversité. À cette époque, une camarade de classe, issue d'une famille de témoins de Jéhovah, ne pouvait pas avoir de mangas chez elle. Elle les achetait, les lisait en cachette, puis me les offrait. C'est là que j'ai découvert et commencé à lire des mangas populaires comme One Piece, Naruto, et d'autres. Cette expérience a nourri mes rêves de devenir mangaka. Et comme la plupart des rêves d'enfant, cela ne s'est pas concrétisé. Mais je pense que c’est en partie cela qui m’a amené vers la bande dessinée.

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Comment se passe ta routine matinale ? Ta journée type.

Je n’ai pas vraiment de journée type. Cela dépend vraiment du projet ou du mandat que je suis en train de faire. Si je travaille sur un mandat, une commande de client, j’aurai des horaires type bureau. Si je travaille sur un scénario ou sur l’écriture d’un projet, cela peut varier. Je vais plus facilement dans des cafés ou hors de mon atelier. Lorsque je suis en train de réaliser une bande dessinée, cela peut être très long et répétitif. Les horaires dépendront plus de l’avancement des planches et de mon état de fatigue. Mais ça peut être de très longues journées. 

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Quel est ton setup actuel ?

Dans le passé, je me concentrais principalement sur le dessin sur papier, avec quelques ajustements réalisés sur Photoshop. Cette année, j'ai opéré un changement en basculant quasiment à 100 % sur iPad avec l'application ProCreate qui offre des résultats particulièrement convaincants. 

En ce qui concerne la finalisation de l'illustration, la mise en page, etc. L'iPad facilite grandement le processus. Cela représente un gain de temps considérable, surtout pour des illustrations destinées à des journaux où les délais sont souvent très serrés, et il est impératif de produire quelque chose rapidement, sans avoir le luxe de numériser et de retoucher.

Est-ce que tu ressens un manque pour les méthodes plus traditionnelles?

Eh bien, oui et non. J'ai fait la transition vers le 100 % numérique au printemps dernier, lors de mon séjour au Japon. C'est là que j'ai exploré diverses techniques numériques qui parviennent à imiter la sensation du dessin sur papier. J'utilise un stylet personnalisé pour reproduire au mieux cette expérience tactile. De temps à autre, quand la nostalgie se fait sentir, j'aime exprimer mes émotions en faisant des dessins sur papier.

Fondamentalement, je pense que ce que j'apprécie le plus, c'est le processus de donner vie à mes idées, davantage que le support en lui-même.

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Quelles sont tes inspirations qui t'aident dans ton travail de tous les jours ?

Ce qui me stimule le plus, ce sont les divers projets, surtout ceux associés à la bande dessinée, que j'ai entrepris au cours des dernières années. Mon inspiration découle particulièrement de l'exploration de certains lieux, ces endroits particuliers qui déclenchent ma créativité. J'aime me perdre pendant des heures, prendre des photos et observer la vie quotidienne des gens, surtout dans les grandes villes. Les métropoles, en particulier Tokyo, sont une source inépuisable d'inspiration pour moi.

Dans mon travail, il s'agit davantage de créer des images qui établissent un lien entre l'aspect humain des villes et la nature, en jouant sur ces contrastes. L’architecture est également une grande source d’inspiration. Je ne l’aborde pas au sens strict, car mon objectif n’est pas la justesse de la perspective. Mais c’est plutôt de jouer avec cette perspective, de la déformer, afin de créer une atmosphère qui créera différentes sensations. Et c’est par cette mise en scène, parfois associée à des jeux de lumière, qu’il est possible de faire passer des émotions. De ce fait, le cinéma a aussi beaucoup d’influence sur mon travail.

Et pour citer un artiste qui m'inspire profondément, il s’agit de Taiyo Matsumoto. Son travail me touche beaucoup, suscitant en moi le désir de dessiner, notamment son manga « Sunny ». 

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As-tu un projet de rêve ? Un(e) designer/designeuse, une marque avec qui tu souhaiterais collaborer ?

J'ai envie de dire que choisir l'artiste, la marque, ou même la ville avec laquelle collaborer pour un projet d'illustration peut être complexe. C'est une question qui m'a beaucoup interpellée cette année, surtout après avoir passé trois mois au Japon où j'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux illustrateurs, y compris ceux travaillant avec d'énormes marques telles qu'Apple, Nike, etc.

Néanmoins, je perçois cela comme un défi potentiel. Les échanges avec certains clients peuvent être particulièrement complexes et induire une pression importante. Je remarque que cela pourrait dépasser mes capacités actuelles, mais je suis déterminé à relever ce défi et à développer de nouvelles compétences pour mieux gérer ces situations.

En revanche, ce que j'aimerais vraiment accomplir, ne serait-ce qu'une fois dans ma vie si l'occasion se présentait, c'est de concevoir une illustration pour The New Yorker. Ce serait une véritable expérience exceptionnelle !

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De quel projet es-tu le plus fier ? Et pourquoi ?

Ah, c'est vraiment délicat. On pourrait dire un projet et demi ?

Ce sont mes deux projets les plus récents. Je pense qu'ils représentent une nouvelle étape dans mon travail, non seulement pour moi, mais aussi pour les personnes avec qui j'en discute.

Le projet actuel sur lequel je m'investis, Sakana Kid, a pris son essor au Japon en 2023. Il s'agit d'un manga alternatif, et en examinant le dessin en cours de finalisation, je perçois l'émergence d'une dimension qui me représente tout en transcendant mes précédentes réalisations. J'ai réussi à m'exprimer d'une manière que je n'avais jamais osée dans mon travail auparavant. Plusieurs personnes ont noté cette évolution dans le trait, soulignant que je me suis véritablement libérée, et c'est cet aspect qui est particulièrement apprécié. Ce projet a commencé à prendre forme au Japon, mais l'idée a germé un peu plus tôt. 

Pour la petite histoire, j'ai été accepté pour une résidence artistique chez Almost Perfect à Tokyo au printemps 2021, mon départ initialement prévu pour le printemps 2022 a été repoussé d'un an en raison de la pandémie de covid. Durant cette année d'attente, j'ai entrepris de créer une collection d'illustrations destinées à la vente, contribuant ainsi à financer mon voyage de trois mois au Japon. Soucieuse de rester en contact avec les personnes ayant acquis mes œuvres, j'ai conservé leurs adresses pour leur envoyer des cartes postales depuis le Japon afin de les remercier de leur soutien. Au cours de mon séjour au printemps 2023, chez Almost Perfect, j'ai donné vie au premier chapitre du manga Sakana Kid, exposé dans leur galerie, suivi de l'écriture des trois chapitres suivants. À mon retour, j'ai collaboré avec Pépites.club pour la publication du manga complet, composé de quatre chapitres. Et en novembre, nous avons lancé un wemakeit, conclu avec succès grâce à la contribution de plus de 170 personnes.

Ensuite, le deuxième projet est une bande dessinée autobiographique. Ici, c'est l'inverse, je suis assez seule avec ce projet. Il est profond, je mets sur la table des aspects très personnels que les gens ne peuvent comprendre qu'en me connaissant. Alors que Sakana Kid est joyeux et énergique, totalement à l'opposé. Il devrait sortir à l'automne 2024, c'est un projet qui compte beaucoup pour moi.

Ce qui est amusant, c'est de voir comment ces deux projets s'influencent mutuellement. Au fil du temps, j'ai remarqué que j'ai toujours un projet très joyeux, inspiré par le quotidien et la contemplation, et un projet plus profond, abordant des thèmes sérieux. Faire varier les thèmes et les approches de travail est important pour éviter l'ennui. C'est une sorte de voyage à travers différentes émotions et styles, notamment avec ce projet autobiographique. À noter que les deux projets ont une palette de couleurs très réduites majoritairement vers le noir et blanc avec quelques touches de couleurs par moment.

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Un remède contre la feuille blanche ou le blocage créatif ?

Je suis assez méthodique dans ma journée et établis des listes de ce que je compte accomplir. Si je n'arrive pas à tout faire, cela me contrarie, donc je m'efforce de respecter mes plans. Toutefois, lorsque je manque d'inspiration, je peux parfois faire un pas en arrière, faire autre chose, griffonner quelques idées sans rapport, même si ce n'est pas toujours la meilleure solution. Pour mes projets personnels, je rencontre moins ce problème, car je sais où je veux aller. Les idées émergent généralement, et si besoin, je sais que mon cerveau va tourner en boucle jusqu'à ce que l'idée s'assemble.

Pour être honnête, je n'ai pas de souvenirs d'énormes blocages d'inspiration. Travaillant dans la bande dessinée, je crée des histoires, et je crois qu'on peut construire des récits avec n'importe quoi. Même s'il s'agit d'un projet avec des comptables, a priori sans éléments visuels forts, je peux envisager de rendre leur identité visuelle intéressante en jouant avec des éléments associés. Il y a toujours, selon moi, un moyen de métaphoriser quelque chose à travers l'illustration et puiser dans ce que nous aimons. De plus, les échanges avec les clients évoquent rapidement des images dans mon esprit, m'aidant à transformer des concepts en apparence simples en quelque chose de poétique, racontant ainsi une histoire. En définitive, la page blanche est rarement totalement vierge...

L’architecture est également une grande source d’inspiration. Je ne l’aborde pas au sens strict, car mon objectif n’est pas la justesse de la perspective. Mais c’est plutôt de jouer avec cette perspective, de la déformer, afin de créer une atmosphère qui créera différentes sensations.

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Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite devenir illustrateur/trice ?

Je reçois régulièrement ce genre de messages, ce qui me fait réaliser que de nombreuses personnes souhaiteraient effectuer des stages dans mon atelier. Cet atelier est partagé avec quatre autres personnes, dont des graphistes, architectes et photographes, ce qui rend un peu plus complexe l'accueil de stagiaires lorsque l'on travaille au milieu d'autres personnes.

Pour répondre à la question de savoir comment devenir illustrateur ou illustratrice, je soulignerais qu'il est primordial d'avoir un intérêt marqué pour l'art afin de ne pas se lasser du dessin ou de la création.

Est-ce que le simple fait d'aimer dessiner est une raison suffisante pour choisir de le faire à plein temps ?

Il est important de ce poser cette question et de prendre du recul, de réfléchir et de se demander si l'on serait capable de dessiner et d'avoir des idées tous les jours. Personnellement, je dessine énormément, cela ne me dérange pas. Certains peuvent se fatiguer à la longue, mais pour moi, le graphisme, par exemple, bien que j'apprécie, peut parfois m'ennuyer. Je le fais en dépannage, mais ce n'est pas quelque chose que je fais volontiers. Ce n'est pas que je n'aime pas, mais mon cerveau n'est pas adapté pour mettre en page des images et des lettres. Ça fonctionne pour le dessin, mais pas pour des mises en page.

J'ai une petite anecdote à ce propos. Après mes études, j'ai effectué un stage chez un illustrateur aux Pays-Bas, Joost Swarte. Il m'a dit une phrase qui résonne encore aujourd'hui : "De toute façon, le monde a besoin de jolis dessins." C'est une pensée formidable je trouve. Parfois, les illustrateur.ice.s peuvent ressentir un sentiment d'inutilité, car leur métier ne consiste pas à sauver des vies ou à bâtir des logements. C'est à ce moment que le pouvoir du dessin se manifeste. Contribuer à la création d'images ne se limite pas seulement à produire des illustrations frappantes. Cela implique également de générer des images qui nourrissent l'imaginaire, qui transforment l'ordinaire en quelque chose de beau.


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Où peut-on te suivre et consulter tes travaux ?

Je suis à peu près partout.

 Mon site internet : https://www.vamille.com/

Sur Instagram, Facebook, YouTube et TikTok

C'est sur Instagram que je pense être suis la plus active. Cependant sur TikTok je vais plus partager de la vidéo avec des petites animations quand j'ai un peu le temps.

Fondue ou Raclette ?

Pizza ! La fondue et la raclette me détestent autant que je ne la supporte pas.

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